Partager
Thelma et Louise : Être sorcière aujourd'hui
mercredi 15 mai 2019
Le mouvement féministe a beau s'être emparé de la sorcière pour en faire une figure d'émancipation féminine, certains clichés sont tenaces. Certaines et certains imaginent encore la sorcière comme une vieille dame au nez crochu, prononçant des rituels dans une langue étrange au fin fond des bois. Mais aujourd'hui, la sorcellerie se pratique tout autour de nous et par des femmes au nez de taille très variable. En direct du (pardon) et accompagnées de Jacques, Thelma et Louise se sont donc penchées sur cette figure millénaire et si actuelle de la sorcière, en présence de trois invitées de marque : Arièle Bonte, journaliste et créatrice de la newsletter Spell It Out ; Tifenn-Tiana, sorcière de profession, chanteuse et créatrice du magazine féministe Peach ; et Garance Scharf, réalisatrice et en préparation d'un documentaire sur les sorcières et herboristes. Qui est la sorcière du XXIe siècle ? Comment se représenter la sorcière aujourd'hui ? Avec nos invitées, nous nous sommes interrogées sur les habitudes, le mode de vie, le travail d'une sorcière. De la forêt au studio parisien, chaque sorcière pratique sa magie comme elle l'entend, selon ses termes. L'initiation est un parcours personnel, individuel, qui peut prendre autant de formes qu'il y a de sorcières. Surtout, les sorcières ont su se moderniser et intégrer les nouvelles technologies dans leurs pratiques. Des coven qui échangent sur des groupes Facebook aux sortilèges envoyés par WhatsApp, la sorcière d'aujourd'hui ne renie pas la modernité, au contraire. Elle s'en empare, et les applications et réseaux sociaux font autant partie de ses outils que les bougies et les grimoires. La sorcière, une militante par essence ? Avec l'émergence du mouvement #MeToo et les nombreuses manifestations féministes à travers le monde, la sorcière est revenue sur le devant de la scène. Witch Bloc, sortilèges lancés à Trump : les magiciennes prennent position et s'engagent. La sorcière est avant tout une figure féministe, symbole même de la femme « marginale » et indépendante, qui ne s'en laisse pas conter et fait fi des injonctions. Mais à travers la sorcellerie wicca, la sorcière est aussi une écolo. Par sa participation à différentes manifestations, elle est une militante. Elle est parfois trans, noire, lesbienne. Nos invitées le répètent à l'envi : la sorcière n'est pas et n'a jamais été « en dehors » de la société. Elle en est au cœur, et sa vie, son action, les discriminations qu'elle subit sont symptomatiques de tendances sociales et politiques bien plus larges. Pour ponctuer cette émission, deux chroniqueuses sont venues nous en apprendre plus sur les sorcières : Morgane nous a expliqué ce qu'est un emoji spell, à savoir un sort lancé grâce à des émoticônes. Puis Julie est venue nous parler de queer magic, et du sort intrinsèquement lié des sorcières et des personnes LGBT+. Un grand merci à Simon à la réalisation, à Ugolin à la technique, et évidemment au (pardon) pour son accueil mystique ! À très vite pour la prochaine émission ! Thelma et Louise